Lamartine e os cedros do Líbano (1833)
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Nos Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833), A. de Lamartine relata a sua visita aos cedros-do-Líbano, mais propriamente aos cedros da floresta de Becharreh, célebres pelas suas associações bíblicas e considerados hoje em dia com um valor histórico semelhante às ruinas de "Byblos, Baalbeck or Tyre", como se pode ler na página da embaixada do Líbano abaixo indicada.
A descrição do homem de letras e político francês tornou-se, para quem se interessa pela história das árvores, num texto de referência, bastante comentado, e amiúde citado, se bem que de forma incompleta. Aqui fica a transcrição dessa passagem:
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«p. 270 (...) D' Éden [Ehden], aux cèdres de Salomon il n' y avait plus que trois heures de marche, et si les neiges qui couvraient encore la montagne nous le permettaient, nous pourrions aller de là visiter ces arbres séculaires qui ont répandu leur gloire sur tout le Liban, et qui sont contemporains du grand roi. (...)
(p275) Ces arbres sont les monuments naturels les plus célèbres de l' univers. La réligion, la poésie et l' histoire les ont également consacrés. L' écriture sainte les célèbre en plusieurs endroits. Ils sont une des images que les prophètes emploient de prédilection. Salomon voulut les consacrer à l' ornement du temple qu' il éleva le premier au dieu unique, sans doute à cause de la renommée de magnificence et de sainteté que ces prodiges de végétation avaient dès cette époque. Ce sont bien ceux-là; car Ézéchiel parle des cèdres d' Éden comme des plus beaux du Liban.
"View of The Cedars, Lebanon, 7x5 inch Steel engraved Print, published in London c1850"
© Lebanon, in engravings (Centre for lebanese studies)
© Lebanon, in engravings (Centre for lebanese studies)
Les arabes de toutes les sectes ont une vénération traditionnelle pour ces arbres: ils leur attribuent non-seulement une force végétative qui les fait vivre éternellement, mais encore une âme qui leur fait donner des signes de sagesse, de prévision, semblables à ceux de l' instinct chez les animaux, de l' intelligence chez les hommes. Ils connaissent d' avance les saisons, ils remuent leurs vastes rameaux comme des membres, ils étendent ou resserrent leurs coudes, ils élèvent vers le ciel ou inclinent vers la terre leurs branches, selon (p276) que la neige se prépare à tomber ou à fondre.
Ce sont des êtres divins sous la forme d' arbres. Ils croissent dans ce seul site des groupes du Liban ; ils prennent racine bien au-dessus de la région où toute grande végétation expire. Tout cela frappe d' étonnement l' imagination des peuples d' orient, et je ne sais si la science ne serait pas étonnée elle-même. -hélas ! Cependant Basan languit, le carmel et la fleur du Liban se fanent. Ces arbres diminuent chaque siècle.
Les voyageurs en comptèrent jadis trente ou quarante, plus tard dix-sept ; plus tard encore, une douzaine. -il n' y en a plus que sept, que leur masse peut faire présumer contemporains des temps bibliques. (...) Il reste encore une petite forêt de cèdres plus jeunes! Qui me parurent former un groupe de quatre ou cinq cents arbres ou arbustes.
Ce sont des êtres divins sous la forme d' arbres. Ils croissent dans ce seul site des groupes du Liban ; ils prennent racine bien au-dessus de la région où toute grande végétation expire. Tout cela frappe d' étonnement l' imagination des peuples d' orient, et je ne sais si la science ne serait pas étonnée elle-même. -hélas ! Cependant Basan languit, le carmel et la fleur du Liban se fanent. Ces arbres diminuent chaque siècle.
Les voyageurs en comptèrent jadis trente ou quarante, plus tard dix-sept ; plus tard encore, une douzaine. -il n' y en a plus que sept, que leur masse peut faire présumer contemporains des temps bibliques. (...) Il reste encore une petite forêt de cèdres plus jeunes! Qui me parurent former un groupe de quatre ou cinq cents arbres ou arbustes.
Chaque année, au mois de juin, les populations de Beschieraï, d' Éden, de Kanobin et de tous les villages des vallées voisines, montent aux cèdres, et font célébrer une messe à leur pied. Que de prières n' ont pas résonné sous ces rameaux! Et quel plus beau temple, quel autel plus voisin du ciel, quel dais plus majestueux et plus saint que le dernier plateau du Liban, le tronc des cèdres, et le dôme de ces rameaux sacrés qui ont ombragé et ombragent encore tant de générations humaines, prononçant le nom de Dieu différemment, mais le reconnaissant partout dans ses oeuvres, et l'adorant dans des manifestations naturelles! Et moi aussi je priai en présence de ces arbres. Le vent harmonieux qui résonnait (p. 277) dans leurs rameaux sonores jouait dans mes cheveux, et glaçait sur ma paupière des larmes de douleur et d' adoration. (...)»
Alphonse de Lamartine, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient, 1832-1833, ou Note d'un voyageur , in Gallica ("la bibliothèque numérique " da BNF)
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Ver * Cedars of Lebanon (página da embaixada do Líbano na Austrália); Cedros no Líbano (links)
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